La place du travail dans la santé psychique

Le travail peut avoir des effets structurants sur la personnalité si l'on s'y sent "bien". À l'heure où l'on parle beaucoup de la "souffrance au travail", il est important de rappeler qu'à certaines conditions, se sentir bien au travail peut être une source de santé psychique et physique. Ces conditions dépendent principalement de la façon dont le travail est organisé.

Travailler au mieux de  ses capacités


Quand le travail nous donne la possibilité d'exploiter au mieux nos capacités, on peut développer le sentiment d'être utile, à la "bonne place". Cela passe par une double reconnaissance en acte par l'organisation

> de nos compétences : ce qu'on nous demande de faire, ce qu'on nous permet de proposer au-delà de la tâche prescrite correspondent à l'idée que nous nous faisons de nos capacités ;

> des contraintes et limites dans lesquelles s'inscrivent les tâches à réaliser : ce qu'on nous demande de faire est réalisable, au regard des contraintes extérieures et de nos propres capacités.

Donner du sens à son activité


Pouvoir donner du sens à son activité, c'est pouvoir l'investir activement et pas seulement exécuter des tâches prescrites sans que notre intelligence soit sollicitée. Cette intelligence au travail est le fruit à la fois des connaissances "intellectuelles" et de savoir-faire incorporés profondément par l'expérience de métier. Quand on peut investir son intelligence au travail, c'est la personnalité tout entière qui se trouve impliquée et le travail peut participer à consolider un sentiment d'identité stable. Donner du sens passe ainsi par le fait de pouvoir se reconnaître soi-même dans ce qu'on fait, avoir le sentiment qu'on a mis un peu de soi dans son travail. Quand le travail procure ce sentiment, il représente une opportunité d'enrichissement de la personnalité et de la subjectivité, et contribue à renforcer la santé psychique.

Faire partie d'un collectif


L'homme est un animal social et a besoin, pour se sentir unifié, de se vivre comme membre intégré d'un groupe. Ceci est particulièrement vrai au travail, où nous recherchons la validation et la reconnaissance symbolique par les autres de notre utilité sociale, et ce à deux niveaux : 

> la reconnaissance horizontale : les pairs de métier nous reconnaissent comme un "bon" professionnel possédant une connaissance et une expérience. Ce niveau nous donne aussi le sentiment d'œuvrer collectivement à la tâche et de faire partie d'une intelligence collective au travail ; 

> la reconnaissance verticale : c'est de la hiérarchie que vient le "jugement d'utilité" de notre travail. Cette reconnaissance n'est pas que financière mais aussi symbolique et factuelle (par exemple le degré d'autonomie qu'on nous octroie est entendu comme une marque de confiance).



Quand ces critères sont réunis, il participent non seulement d'un bien-être au travail, mais aussi d'un bien-être plus général. A contrario, quand ces pôles sont manquants, peut alors se développer une souffrance  au travail qui peut attaquer profondément notre sentiment d'identité et  notre santé psychique.


Écrire commentaire

Commentaires: 0